LA MONTAGNE
La pratique de la Montagne est un sport à part entière.
Par rapport à la randonnée, je dirai que le monde de la Montagne commence à partir de 2500 mètres d’altitude.
Le terrain est très différent, les chemins sont
beaucoup moins évidents, plus étroits et à partir de 2500 mètres souvent
sous forme de glace.
La montagne ou l’alpinisme demande aussi beaucoup de
connaissances techniques d’escalade.
3 variétés de jeux font partie de l’alpinisme : la
neige, la glace, et le rocher. La course se dit alors mixte.
L’équipement doit être bien sûr plus adapté (vêtements,
et équipement technique : crampons, piolet), l’ambiance d’être en altitude
est complètement différente que sur la plancher des vaches : il faut être
beaucoup plus vigilant, et préparé physiquement afin d’éviter le MAM (Mal
Aigu des Montagnes).
On s’en va en montagne toujours pour plusieurs jours :
la notion d’aventure prend alors toute son importance.
Il est vrai qu’en haute montagne, on se sent un peu isolé du reste du monde.
Indispensables
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Dans le sac à dos |
Casques + ampoules + piles Serre tête ou bonnet Lunettes de glacier Sous vêtements chaud (carline) Veste polaire Gore tex Gants de soie Gants Pantalon warm Sur pantalon Chaussettes x 2 Chaussures rigides et cramponnables Crampons + anti-bottes (état à vérifier : vis, rouille…) Guêtres Piolets Baudrier Sangles Cordelettes Mousquetons et dégaines Broches à glace Cordes
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Altimètre Carte IGN Boussole Pipette eau Comprimés pour purifier l'eau Thermo Réchaud + gaz Gamelles Couteau Nourriture Drap de sac Tousse de toilette (min) Lentilles + produits + lunettes de vue Trousse 1er secours (aspirine, anti-douleurs, bandes strapante...) Appareil photos Jumelles Téléphone avec n° inscris (refuge de destination, secours…) Papiers d'identité + moyen de paiement + protège plastique (papier + téléphone) Briquet PQ Couverture de survie Protège sac
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MARCHER EN MONTAGNE :
Le rythme est primordial : il doit surtout être régulier, et lent au départ pour l'échauffement des muscles et des articulations. Il faut trouver une harmonie entre le souffle, le corps, les jambes et la tête.
Il ne faut surtout pas négliger les pauses non seulement pour admirer le paysage mais pour se dégourdir le dos et les contraintes du sac, se réhydrater et grignoter. Les montées doivent se faire en lacets en gardant au maximum son pied à plat. On grimpe entre 300 à 500 mètres par heure. La descente est à aborder avec beaucoup de soins pour éviter les courbatures et les chocs articulaires sur les genoux et les cuisses. Il faut s'obliger à garder les jambes souples pour amortir les mouvements.
LA NEIGE :
La marche :
Dans la neige fraîche, les pieds s'enfoncent. Dans la poudreuse, la marche dans la neige peut devenir impossible si elle est trop importante : d'où utilisation de raquettes et de ski pour faire une trace.
Sous l'effet de son poids et des variations de température, la neige va se transformer et devenir plus dure. Faire une trace dans une neige est tout un art. C'est une marche en 3 temps :
1°) il faut poser le pied à plat en tassant la 1ere couche de neige.
2°) puis transférer le poids doucement pour laisser le temps à la neige de se tasser davantage.
3°) appuyer sur le pied pour dégager l'autre en se penchant en avant.
La tenue du piolet se fait toujours en amont et sert un peu de "canne" pour éviter le déséquilibre. On le tient par le dessus. Le mouvement s'opère aussi en 3 temps :
1°) enfoncer la pointe du piolet et le manche du piolet
2°) croiser les pieds
3°) décroiser.
Le mouvement du piolet se fait au moment où les pieds sont décroisés afin de garantir un meilleur équilibre.
Lorsque le passage se redresse et que la neige est dure, et qu'on se retrouve face à la pente, le piolet se tient alors par le bas du manche et est frappé comme un marteau. Les crampons s'utilisent alors en enfonçant les pointes avant dans la paroi. Les jambes seront alors écartées.
L'assurage :
Pour passer un névé délicat, on peut assurer le groupe à l'aide d'une corde. Pour cela :
1°) placer un relais (ex une sangle avec un mousqueton autour d'un arbre).
2°) passer la corde dans le mousqueton.
3°) le 1er avance corde tendue .
4°) après la traversé du névé, il effectue un noeud de huit et le passe dans un autre relais.
5°) le reste du groupe peut traverser en tenant la main courante (avec la corde enroulée autour du poignet).
6°) le dernier à passer démonte le 1er relais en se faisant assurer par un membre du groupe jusqu'à la traversée du névé.
LA PROGRESSION SUR GLACE :
La marche :
Avant de partir dans une course, l'apprentissage de marcher sur une école de glace est toujours la bienvenue. Ceci permet d'apprendre de mettre les crampons, marcher avec, et d'apprendre la progression sur glacier encordé en plein jour. Cela évite ce stress à 3 heures du matin...
La progression se fait en piolet canne. Sur de la glace, il faut appuyer fortement avec ses 10 pointes comme avec son piolet afin que les dents mordent bien.
Cette marche s'effectue en 3 temps :
1°) je plante le piolet.
2°) je croise les pieds
3°) je décroise avant de déplacer à nouveau le piolet
L'assurage :
Contrairement au monde de l'escalade, même souvent en grandes voies comme dans les gorges du Verdon, les relais sont déjà installés et restent dans le rocher à vie. Ils sont souvent matérialisés par 2 mousquetons reliés par une chaîne.
Mais dans cet univers minéral et fragile, il faut emporter son matériel. On utilise alors des broches à glace : tube creux strié ; au fur et à mesure que l'on enfonce la broche dans la glace elle se remplie de glace et sa solidité permet ainsi l'assurage d'un compagnon de cordée par un système de relais. A ce niveau, le relais nécessite 2 à 3 broches.
Le second de cordée prendra soin à son tour de récupérer l'ensemble du matériel posé.
La descente :
La descente est très délicate si on veut récupérer tout son matériel.
On peut constituer une lunule : on fait 2 trous dans la glace de manière à ce qu'ils se rejoignent. Les trous sont séparés de 15 cms. Prendre un fil d'acier courbé en hameçon en extrémité pour bien relier les 2 trous et faire passer un cordelette.
Le système du sac plastique rempli de neige semble lui aussi fonctionné.
Le système du piolet éjectable : enfoncer le piolet dans la glace, passer la corde autour, pour descendre en rappel. forcer pour récupérer corde et piolet (prévoir un casque).
Le mieux est peut être de se confectionner des tubes en acier creux qui pourront être laissés sur place et qui coûteront peu si on est bricoleur.
LA COURSE MIXTE :
C'est un amalgame de neige, de glace et de rocher.
L'assurage et les relais sont plus rassurants sur du rocher.
Il faut donc connaître toutes ses techniques pour les faire.
LES ANNEAUX DE BUSTE :
C'est l'encordement du groupe dans la cordée.
Normalement l'encordement est obligatoire sur glacier surtout de nuit afin d'éviter d'enrailler une chute (vide, crevasse).
Il faut que l'encordement soit assez court. en effet lors d'une chute plus l'encordement est espacé, plus la chute sera longue est deviendra de plus en plus rapide.
Il est aberrant de progresser en tenant la corde. On est moins libre dans les mouvements.
Il faut que alors enrouler le reste de corde au dessus des épaules jusqu' à la hanche en diagonale, faire une boucle et enrouler les anneaux et terminer par un noeud de chaise dont la boucle sera passée dans un mousqueton à vis du pontet.
Lors de la progression, il faut
que le 1er de cordée réduise la longueur de corde entre les encordements,
tenir son second à l'aide d'un tour mort autour de la main,
marcher corde tendue,
Lorsque le terrain devient délicat un assurage mutuel est nécessaire.
LES ARETES :
Les membres de la cordée marchent ensemble espacés de 2 mètres environ sur le même versant.
En descente, le néophyte passe en 1er afin de mieux le conseiller.
Lors d'arrêtes très effilées, chacun progresse sur un versant opposé.
Si le terrain est aérien et rocheux, l'espace entre les membres doit être plus grand afin de contourner les rochers (point d'assurage naturel).
L'ACCLIMATATION :
L'acclimatation doit se faire de manière progressive afin que le corps fabrique assez de globules rouges. Au delà de 3500 mètres d'altitude, l'acclimatation ne doit pas dépasser 500 mètres par nuit. Le corps a énormément besoin d'une bonne hydratation lors des repos.
Il est clair que des activités tels que le vélo ou le VTT, et la course à pieds peuvent être bénéfiques pour l'entraînement pour la Haute Montange.
Le Mal Aigu des Montagnes peut arriver à n'importe qui au néophyte comme aux guides de Haute Montagne. Il se traduit dans un premier temps par des maux de têtes, nausées. Lors de cas plus graves, délires, perte de connaissance, il faut rapidement redescendre à une altitude plus raisonnable.
NOS COURSES DE HAUTE MONTAGNE :
Ecole sur la Mer de Glace (juillet 2004) : passage près des moulins et direction la salle à manger.
Dôme des Miages et descente par l'Aiguille de la Bérangère (Juillet 2004) depuis les Contamines Montjoie et le refuges des Conscrits.
Dôme des Ecrins (Août 2004) depuis le Pré Madame Carle.
Ascension de l'Aiguille du Tour (Août 2006) depuis le refuge Albert 1er.
Testez vos connaissances (à télécharger au format xls)